Pauline à la plage

Un commissariat de Claire Moulène et Judicaël Lavrador
Julien Carreyn, Mark Geffriaud, Paul-Armand Gette, Alex Katz, Benoît Maire, Antoine Marquis, Gerald Petit, Jack Pierson, Clément Rodzielski, Lei Saito, Marie Voignier, Amy Williams
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Un commissariat de Claire Moulène et Judicaël Lavrador
Julien Carreyn, Mark Geffriaud, Paul-Armand Gette, Alex Katz, Benoît Maire, Antoine Marquis, Gerald Petit, Jack Pierson, Clément Rodzielski, Lei Saito, Marie Voignier, Amy Williams
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Un commissariat de Claire Moulène et Judicaël Lavrador
Julien Carreyn, Mark Geffriaud, Paul-Armand Gette, Alex Katz, Benoît Maire, Antoine Marquis, Gerald Petit, Jack Pierson, Clément Rodzielski, Lei Saito, Marie Voignier, Amy Williams
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Un commissariat de Claire Moulène et Judicaël Lavrador
Julien Carreyn, Mark Geffriaud, Paul-Armand Gette, Alex Katz, Benoît Maire, Antoine Marquis, Gerald Petit, Jack Pierson, Clément Rodzielski, Lei Saito, Marie Voignier, Amy Williams
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Un commissariat de Claire Moulène et Judicaël Lavrador
Julien Carreyn, Mark Geffriaud, Paul-Armand Gette, Alex Katz, Benoît Maire, Antoine Marquis, Gerald Petit, Jack Pierson, Clément Rodzielski, Lei Saito, Marie Voignier, Amy Williams
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Un commissariat de Claire Moulène et Judicaël Lavrador
Julien Carreyn, Mark Geffriaud, Paul-Armand Gette, Alex Katz, Benoît Maire, Antoine Marquis, Gerald Petit, Jack Pierson, Clément Rodzielski, Lei Saito, Marie Voignier, Amy Williams
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Patrick Dewaere, 2015
Box, felt, set of 9 color photographs
Felt: 21 x 14 cm, Box: 11 x 16 x 1,8 cm, Photos: 10 x 15 cm
Edition of 20 ex" data-description=" "/>
Ursula, 1989
Pencil on paper
38 x 56 cm
Unique artwork" data-description=" "/>
Cool Water, 2008
Color photography
25 x 35 cm
Edition of 6 ex" data-description=" "/>
Le terrain était déjà occupé (le futur), 2012
HD Video, color, 16 minutes
Edition of 5 ex" data-description=" "/>
Sans-titre, (La Marquise d'O...), 2011
Spray painting on poster
160 x 120 cm
Unique artwork" data-description=" "/>
Sans titre (L'Amour l'après-midi), 2015
Pigment printing on paper Baryta
31,5 x 40,5 cm
Edition of 15 ex" data-description=" "/>
Sublimation, 2014
Graphite on paper, frame
11,5 x 17 cm
Unique artwork" data-description=" "/>
Célébration, 2014
Silkscreen on BFK Rives Infinity
50 x 65 cm
Edition of 25 ex" data-description=" "/>
Le genou de Marie-Paule, 2015
Inkjet mount ink on gray paper
15 x 20 cm
Edition of 6 ex" data-description=" "/>
REEL 3, 2014
Pigment print on paper, frame
74,7 x 54,6 x 2,5 cm
Edition of 3 ex + 1 AP" data-description=" "/>
PHOTOFRANCE, 2015
Journal, color print
29,7 x 21 cm
Edition of 100 ex" data-description=" "/>
Tête de méduse, 2012
Bronze
17 x 17 x 11 cm
Edition of 8 ex + 4 AP" data-description=" "/>

Pauline à la plage

On n'a pas révisé les films de Rohmer. On s'est fié aux souvenirs qu'on en avait : des personnages bavards plus que loquaces, amoureux mais capricieux, vélléitaires et soudain, impulsifs, dont les existences ordinaires ont pour cadre des villes nouvelles, des villes moyennes, Clermont-Ferrand ou Cergy-Pontoise. A moins qu'ils ne partent en vacances, comme Pauline, à la plage, pour faire un peu de planche à voile, avec un maillot de bain une pièce qu'elle enroule d'un paréo à imprimé quand elle en a assez. D'ailleurs, chez Rohmer, tout le monde en a finalement assez, même si cela leur prend des plombes pour se l'avouer et se quitter. À moins, au contraire, que ces hommes et ces femmes, et le réalisateur avec eux, ne se confrontent à l'impossibilité de conclure.

De Rohmer, on a gardé aussi la façon de voir en plans découpés, qui fait du genou de Claire, de la bretelle de Rosine ou des pieds de Pauline, plutôt que la conquête d'un corps tout entier (celui des héroïnes, autant que le grand corps cinématographique) des guet-apens plus efficaces que n'importe quelle trame narrative. En bref, cette façon si particulière de « collectionneuse » - si l'on osait ce passage au féminin qui lui va si bien. C'est comme cela aussi que nous avons choisi les oeuvres de cette exposition qui sont autant de minuscules fenêtres ouvertes sur l'imaginaire rohmérien.

Personne ne l'a jamais trop souligné, mais les artistes (français) sont restés très attachés à ces scènes de marivaudages, à ces conversations de salon (de F3 en Ile-de-France) et à cet érotisme feutré que cultivait Rohmer. Il n'y a rien de moderne ni de pop ni de postmoderne dans cet imaginaire. C'est autre chose, une variété, un divertissement, une comédie. C'est la forme qu'emprunte cette exposition. Qui aura une suite, aux prochaines vacances d'été.


Claire Moulène et Judicaël Lavrador